Après la chaude journée d’hier, la nuit est parfois restée tropicale avec des minimales qui sont restées très élevées :
- Ota (2A) : 26.7°C
- Charmant (16) : 24.5°C
- Violay (42) : 24.4°C
- Vengeons (50) : 24.3°C
Ces températures nocturnes ont parfois connu des comportements un peu anarchiques, mais qui ont bien sûr une explication.
Tout d'abord le cas de Mont de Marsan. Vers 23 heures hier soir, alors que la température était sur le déclin, elle a brusquement repris 6°C en une ½ heure pour atteindre 33.3°C. Ceci est du à un phénomène pas très fréquent appelé « heat burst ». Il se produit lors d’orages en phase de déclin par l'évaporation des précipitations lorsqu'elles se déclenchent à haute altitude et que l'air très sec en basse couche permet de les évaporer fortement. L'air ainsi refroidi poursuit sa chute tout en se réchauffant fortement par compression adiabatique. Mais cette descente peut se faire si rapidement que cet air va pouvoir poursuive sa chute même lorsqu'il devient plus chaud que son environnement à l'approche du sol. À son arrivée au sol, il provoque une hausse forte et soudaine de la température. Dans le cas de Mont de Marsan, les rafales ont atteint 82 km/h. (explication du phénomène : extrait de François Gourand, ingénieur prévisionniste Météo France, 2019)
Le même phénomène a été observé par notre station au sommet du Mont Ventoux. Le vent s’est brutalement renforcé vers 4h du matin avec des rafales à 115 km/h et une température qui a bondi de 3° en un quart d’heure pour atteindre 21°C. Une belle performance pour cette altitude en pleine nuit. Là aussi, le phénomène trouve son explication par une zone d’averses, venue du massif Central, sur le déclin en traversant la vallée du Rhône.
Dernier comportement atypique, le cas de la station de Fontenemont en Normandie. Mais là, le phénomène ets plus classique. Par situation très calme, l’air au sol se refroidit plus rapidement que l’air environnant par effet radiatif. C’est le principe des trous à froid en hiver. Vers 1h du matin, un vent léger mais permanent est venu brasser cette atmosphère. L’air ainsi refroidi a été remplacé par la masse d’air ambiante de proximité qui était à 23/24°C à ce moment là (cf température de Vengeons sur les collines normandes). C'est ainsi que la température a gagné 10°C en une heure. La persisance de ce brassage d'air par la suite n'a pas permis au processus de refroidissement radiatif de reprendre. Au lever du jour il faisait toujours 26°C.